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La bonne façon d’investir dans les chevaux de sport: l’équilibre entre la spéculation, l’équité et le bien-être du cheval par le biais du contrat

L’investissement dans les chevaux de sport fait partie intégrante de la filière équine, avec diverses configurations d’investissement allant des chevaux à quatre chiffres aux plus hauts niveaux. Il ne s’agit pas seulement de l’espoir ou de l’opportunité de gagner de l’argent, il s’agit aussi de soutenir les cavaliers professionnels, d’être passionné par le sport équestre et de passer un bon moment lors des différents événements.

Il y a un dicton bien connu qui dit que si vous voulez gagner des millions en investissant dans des chevaux, vous feriez mieux de commencer par être milliardaire en premier lieu. Et dans une certaine mesure, c’est vrai. Il va sans dire qu’investir dans des chevaux pour le saut d’obstacles est naturellement un investissement à haut risque, étant donné que vous spéculez sur un animal vivant. Les chevaux se blessent, ne fonctionnent pas et parfois ne répondent pas aux attentes pour de nombreuses raisons différentes.

Il existe cependant de nombreux cas dans lesquels les investissements tournent mal pour des raisons qui n’ont rien à voir avec le cheval ou la chance, mais qui sont plus étroitement liées au manque de transparence entre les parties.

Notre cabinet travaille avec de nombreux propriétaires privés et cavaliers professionnels qui investissent régulièrement dans des cavaliers de saut d’obstacles pour lesquels nous avons développé un ensemble de lignes directrices permettant à nos clients non seulement de sécuriser des investissements, mais aussi de créer et de développer des relations de travail à long terme avec des cavaliers professionnels.

  1. Définissez clairement vos objectifs de placement.

Les personnes investissent dans les chevaux de saut d’obstacles pour de nombreuses raisons, allant du sport de haut niveau, de la passion pour les chevaux de sport et l’industrie du cheval, du réseautage professionnel à la pure spéculation. Être clair sur votre objectif d’investissement est crucial lorsque vous travaillez avec un cavalier professionnel et est souvent source de conflits et de litiges lorsque cet objectif pas été discuté au préalable, car cela signifie souvent que le cheval qui a été acheté n’est pas destiné à l’usage.

Par exemple, créer un partenariat avec un jeune cavalier prometteur en achetant des cavaliers de saut d’obstacles et en spéculant sur un retour sur investissement rapide est potentiellement source de conflit dès le départ. Il se peut que le jeune cavalier n’ait pas les contacts nécessaires pour pouvoir revendre le cheval rapidement et qu’il ait accordé à l’investisseur des conditions préférentielles afin de pouvoir garder le cheval plus longtemps pour la compétition.

Cette discussion déterminera naturellement le bon cheval pour l’investissement.

  1. Faites preuve de diligence raisonnable.

L’investissement consiste à acheter à un certain prix et à spéculer sur la valeur ajoutée que l’on peut obtenir à la revente, en tenant compte des coûts et des dépenses. Comme pour tout investissement, le but du jeu est de trouver le bon équilibre entre les coûts nécessaires à l’amélioration du cheval et le prix de revente. Un audit est donc essentielle.

Tout d’abord, vous devez vérifier l’évaluation du prix. Il y a deux problèmes principaux dans l’investissement dans les chevaux de sport qui peuvent fausser la valeur et le rendement attendu. D’une part, les échanges et les échanges de chevaux qui peuvent être surévalués ou sous-évalués. D’autre part, les commissions cachées qui ne sont pas toujours divulguées aux investisseurs.

Deuxièmement, demandez et vérifiez le compte-rendu de la visite vétérinaire d’achat qui ne doit contenir aucune difficulté pouvant bloquer la revente du cheval. Il ne fait aucun doute qu’aucun cheval n’est parfait, mais si certains problèmes vétérinaires ne sont pas forcément un obstacle à  la performance avec le bon cavalier et le bon traitement, certains peuvent réduire la valeur du cheval en cas de revente.

Troisièmement, et c’est ce sur quoi spécule l’investisseur, la marge d’amélioration sportive. Cette marge d’amélioration est pertinente en fonction de l’âge, du secteur du marché et de la relation de travail entre le cavalier professionnel et le cheval individuel, y compris les routines de soins et d’écurie. Les cavaliers professionnels promeuvent et améliorent les chevaux par le biais de concours et de compétitions, mais le cheval doit être physiquement et mentalement capable de s’améliorer. Il n’est pas toujours facile de juger de cette marge d’amélioration sportive et de nombreux investisseurs s’appuient sur l’expérience et les connaissances du cavalier professionnel pour prendre les bonnes décisions. Des outils performants existent également pour ceux qui veulent s’appuyer sur des chiffres objectifs et des statistiques pour prendre leur décision.

  1. Comprenez ce que vous achetez.

D’une part, vous devez comprendre si vous achetez tout le cheval ou seulement une part. Cela peut sembler évident, mais ce n’est pas toujours très clair sur les factures de vente et peut être complexe en cas d’échange de chevaux. Cette question nous ramène à l’évaluation du prix.

D’autre part, vous devez comprendre si les droits de reproduction sont inclus dans votre investissement. Pour les étalons, cela signifie qu’il faut se demander si vous avez des droits exclusifs sur la vente de semence, c’est-à-dire si la semence a été collectée et stockée par l’ancien vendeur qui continuera à la vendre et à la distribuer même s’il n’est plus propriétaire du cheval. Pour les juments, vous pouvez également vérifier si des embryons ont déjà été prélevés sur la jument et si le vendeur a l’intention de poursuivre la vente des embryons.

  1. Établissez une bonne stratégie d’investissement avec le cavalier professionnel.

L’investisseur et le cavalier professionnel disposent d’une grande liberté dans la détermination d’une structure d’investissement appropriée et personnalisée qui doit fonctionner pour les deux parties. Les stratagèmes d’investissement qui sont injustes et déséquilibrés, par exemple en demandant au coureur professionnel de payer toutes les dépenses avec une faible commission sur la vente, se terminent généralement par des conflits et des litiges.  Voici quelques exemples de configurations qui peuvent être utilisées.

Tout d’abord, le système simple de pension-valorisation simple par lequel l’investisseur paie l’intégralité des frais de pension et de valorisation du cheval au cavalier professionnel qui recevra alors une commission pour trouver l’acheteur. Le taux de commission doit tenir compte du fait que l’investisseur paie la totalité des frais sur le cheval. Cette configuration offre à l’investisseur une grande liberté dans le choix du cavalier professionnel et le contrôle de l’investissement.

Ensuite, un ajustement de la pension-valorisation consiste à partager les dépenses entre l’investisseur et le cavalier professionnel. D’un côté, l’investisseur fait l’achat initial et de l’autre, le cavalier professionnel paie tous les frais du cheval en contrepartie des gains en concours et d’une commission sur la vente. Il peut y avoir de nombreuses variantes à ce schéma. Par exemple, le cavalier professionnel peut payer tous les frais avant de les récupérer sur la vente du cheval en plus d’une commission déterminée sur la base du prix de vente ou de la plus-value. Les personnes souhaitant bénéficier de cette configuration doivent toujours déterminer ce qui se passe si le cheval n’est pas vendu à la fin du contrat.

Troisièmement, le système de copropriété dans lequel l’investisseur et le cavalier professionnel détiennent tous deux des parts dans le cheval, partageant ainsi les frais et la plus-value dégagée à la vente. Ce schéma est généralement approprié lors de la construction d’un partenariat avec un cavalier professionnel ou lorsque le cheval a besoin d’une période de promotion plus longue. Si la copropriété implique un partage des coûts et des dépenses, elle offre également au cavalier professionnel la sécurité de pouvoir garder le cheval à des fins de compétition et de carrière. La contrepartie est que l’investisseur n’est pas en mesure de changer d’avenant professionnel en cas de conflit et n’a pas nécessairement de contrôle sur la durée de la période d’investissement.

  1. Rédigez un bon contrat.

Bien que nous comprenions parfaitement que les investissements dans les cavaliers de saut d’obstacles soient souvent basés sur la confiance et les relations de travail entre les investisseurs et les cavaliers, les investisseurs ne devraient pas avoir peur de poser les bonnes questions et devraient toujours bénéficier de transparence. Si l’avenant n’est pas disposé à faire preuve de transparence à l’égard de l’investisseur, il est généralement préférable de se retirer de l’accord. L’établissement de contrats ne doit jamais être un frein à l’investissement, au contraire, il permet aux contreparties d’avoir les bonnes discussions.

Les contrats doivent toujours protéger les deux parties de manière juste et équitable en définissant les intérêts et les obligations, la valeur de l’investissement initial et la configuration convenue entre l’investisseur et le cavalier professionnel. La durée du contrat ainsi que les conséquences de la fin de la durée sont essentielles, les parties doivent se mettre d’accord sur la période limite estimée à laquelle l’investisseur commence à perdre de l’argent. Il devrait toujours y avoir une clause de sortie permettant à la fois à l’investisseur et à l’avenant de réduire leurs pertes et d’arrêter les dépenses si nécessaire.

En terminant, nous croyons fermement à l’inclusion de garanties de bien-être du cheval dans tout contrat équin et nos contrats d’investissement ne font pas exception. Les investisseurs et les cavaliers professionnels ne doivent jamais oublier que les chevaux sont des animaux vivants et qu’ils méritent de vivre et de travailler dans des conditions qui assurent leur bien-être, qu’ils soient performants ou non.

Nos clauses de bien-être sont toujours différentes mais visent à garantir le bien-être du cheval pendant la durée de l’investissement sur la base du principe principal que le bien-être du cheval doit toujours prévaloir sur le sport et la spéculation. En outre, les investisseurs et les cavaliers professionnels doivent garantir le respect de toutes les réglementations antidopage équines, en compétition et à domicile, ainsi que les options de retraite appropriées en cas de blessure.

Si vous souhaitez discuter d’un montage d’investissement ou d’un autre type de contrat équin, n’hésitez pas à nous contacter.

Traduit de l’anglais : The right way to invest in showjumpers: Finding the balance between speculation, fairness and horse welfare through contract | World of Showjumping

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