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15 ans de suspension pour maltraitance : la FEI sanctionne sévèrement le cavalier de dressage Cesar Parra

Le 6 août 2025, le Tribunal de la Fédération Équestre Internationale (FEI) a prononcé une suspension de 15 ans à l’encontre du cavalier de dressage Cesar Parra, pour des faits graves et répétés d’abus sur chevaux. Cette décision, rendue dans l’affaire C24-0029, constitue l’une des sanctions les plus sévères jamais prononcées par la FEI.

Des comportements abusifs établis

L’enquête, menée en coordination avec US Equestrian, a permis d’établir une série de pratiques incompatibles avec le bien-être équin, notamment :

  1. Usage excessif de la cravache
  2. Usage excessif et persistant des éperons
  3. Blessures buccales causées par une mauvaise utilisation des aides manuelles
  4. Utilisation d’équipements abusifs, notamment des écrous métalliques sous la muserolle pour sensibiliser anormalement certaines zones du cheval
  5. Utilisation de hobbles élastiques
  6. Utilisation de chaînes de contention (shackles)

Ces pratiques ont été documentées par des vidéos, photos et témoignages, et ont démontré une volonté délibérée de soumettre les chevaux à des techniques coercitives et douloureuses.

Prescription partielle des faits

Cesar Parra a soulevé un moyen de défense fondé sur la prescription, en invoquant que certains faits remontant à plus de cinq ans ne pouvaient être poursuivis. Le Tribunal a reconnu que, conformément au règlement FEI en vigueur au moment de l’ouverture de la procédure, une partie des faits était effectivement prescrite. Ce règlement prévoyait un délai de prescription de cinq ans pour les violations liées à la maltraitance équine.

Toutefois, les faits postérieurs à cette période, notamment ceux survenus à partir de 2017, ont été jugés recevables et suffisamment établis pour justifier une sanction disciplinaire. Le changement ultérieur du règlement FEI, supprimant la prescription pour les cas de maltraitance, n’a pas pu être appliqué rétroactivement à cette procédure.

Autres moyens de défense rejetés

Parra a également tenté de :

  • Contester la recevabilité des preuves (vidéos, photos, témoignages), jugées recevables par le Tribunal
  • Minimiser la gravité des faits, en les présentant comme des erreurs de jugement ou des pratiques mal interprétées
  • Demander la levée de sa suspension provisoire, rejetée en raison de la gravité des éléments à charge

Une sanction exemplaire

Le Tribunal a prononcé :

  • Une suspension de 15 ans de toute activité relevant de la FEI ou d’une fédération nationale
  • Une amende de 15 000 CHF
  • Le remboursement de 10 000 CHF de frais de procédure

Cette décision réaffirme que le bien-être du cheval est une priorité absolue, et que les abus, même commis par des athlètes de haut niveau, ne resteront pas impunis. L’on peut toutefois regretter la lenteur de procédure et l’absence de signalement avant 2022. Les agissements du cavalier concernaient au moins dix chevaux et certains faits dataient d’avant 2016. Il s’agissait d’un système organisé et une maltraitance systémique.

On précisera également qu’il s’agit de principalement de faits se déroulant dans les écuries du cavalier, en dehors de toute compétition sportive.

Retrouvez la décision ici : 2025.08.06_FINAL DECISION C24-0029 PARRA v. FEI (2024_HA01)_0.pdf

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