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Litige entre co-indivisaires de chevaux : l’incompétence du juge des référés

Par ordonnance du 25 septembre 2025, le Tribunal judiciaire de Saint-Étienne a débouté un partenaire de l’ensemble de ses demandes en référé, dans une affaire l’opposant à la gérante d’une structure équestre avec laquelle elle partageait la copropriété de plusieurs équidés.

Madame P. avait investi dans la structure EARL Les Écuries [5], créée par Madame R., en finançant la construction de paddocks, l’achat de chevaux (en pleine propriété ou en indivision), et en prenant en charge divers frais d’entretien. À la suite de tensions personnelles et financières, elle a saisi le juge des référés pour :

  • Obtenir la restitution d’une somme séquestrée de 3 538 € versée pour récupérer ses chevaux ;
  • Demander le déplacement de trois poneys détenus en copropriété vers une structure neutre ;
  • Être désignée administratrice de l’indivision portant sur ces équidés ;
  • Obtenir une provision de 13 743,92 € correspondant à un prêt pour la construction de paddocks.

Le juge des référés a rejeté toutes les demandes, estimant notamment que :

  • Le séquestre ne pouvait être levé en référé, car il impliquait une appréciation du bien-fondé de la créance, relevant du juge du fond ;
  • Le déplacement des poneys n’était pas justifié par une urgence ou un trouble manifestement illicite ;
  • La demande de désignation d’un administrateur de l’indivision devait être portée devant le président du tribunal judiciaire selon la procédure accélérée au fond ;
  • La demande de provision était irrecevable en raison d’une contestation sérieuse sur l’identité du débiteur (personne physique ou EARL).

Cette décision illustre les limites du référé dans les litiges complexes liés à la copropriété d’équidés et aux investissements dans des structures équestres. Elle rappelle que :

  • Le juge des référés ne peut trancher des contestations sérieuses, notamment sur l’existence ou l’étendue d’une créance ;
  • Les demandes relatives à l’administration d’une indivision doivent suivre une procédure spécifique ;
  • Le droit de rétention invoqué par une structure équestre peut légitimement bloquer la restitution d’équidés en cas de factures impayées.

Chez INSCIO Avocats, nous accompagnons les professionnels et investisseurs du secteur équin dans la structuration juridique de leurs partenariats, la gestion des indivisions, et la prévention des contentieux liés à la valorisation, l’hébergement et la vente de chevaux.

Les délais judiciaires doivent inciter les parties à trouver un accord amiable.

Retrouvez la décision ici

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